Des poulettes au jardin


Des poulettes au jardin

Ce qui rassemble les Humus Pays d’Oc, c’est leur volonté de participer à la transition et d’intégrer un réseau local de motivés qui œuvrent en faveur de la transition vers des territoires plus durables, autonomes et résilients.

Difficile de concevoir une ferme permacole sans poules. Au-delà du fait qu’elles soient complémentaires des cultures et autres animaux, vos cocottes apporteront compagnie, bonne humeur et rigolades assurées !

Certains vous diront que les poules n’ont pas besoin de terrain, qu’un petit poulailler en béton, avec un seul petit parcours qui se transforme vite en champs de cailloux suffisent. Certes, elles peuvent vivre dans de telles conditions et pondre leurs 250 œufs par an. Mais quelle est alors vraiment la différence entre ces poules, et celles élevées en  »plein air », en conventionnel ? La différence est bien maigre …

Non, ce qu’il faudrait à vos poulettes, pour qu’elles soient en bonne santé et heureuses, c’est un parcours renouvelable, un poulailler sobre et simple dans lequel elles s’y sentent en sécurité, de l’espace, et de la compagnie. Elles vous en seront mille fois reconnaissantes, et vos œufs n’en deviendront que plus savoureux !

En permaculture, dans l’illustration du principe  “un élément remplit plusieurs fonctions », la poule est souvent prise comme exemple. 

C’est un fait, lorsque les poules sont utilisées correctement, elles remplissent plusieurs fonctions. Menées dans le verger, elles élimineront une grosse partie des ravageurs (larves, carpocapses, cétoines…), tondront l’herbe, et enrichiront directement le sol avec leurs fientes. En pâturage tournant, on peut les faire succéder aux ruminants ; elles stopperont ainsi le cycle des éventuels parasites. On pourra récupérer le fumier du poulailler pour le composter et l’utiliser en quantité modérée pour aggrader le sol. Dans les potagers, quand une partie n’est plus cultivée, il est facile de clôturer les poules dans cette zone, qui sera nettoyée des ravageurs et adventices. On bénéficiera de leur production de chaleur en les clôturant dans une serre, ou en y compostant leur fumier. Grâce à la structure solide du poulailler, quoi de plus naturel que de récupérer l’eau de pluie captée sur le toit ?

En plus de tous ces avantages, vous aurez des œufs succulents avec une coquille bien formée et dure, et un jaune … orange !

Côté alimentation, les poules ne font pas les difficiles : épluchures et déchets de cuisine, pain, un peu de céréales comme le blé, le maïs (concassé), l’avoine, insectes, gastéropodes et restes de viandes et de poissons pour les protéines (formation du  »blanc »), calcaire et coquilles pour le calcium (formation de la coquille d’œuf). Avoir le plus d’herbe verte est intéressant, car c’est une source importante de minéraux et de nutriments (couleur du  »jaune », en fait l’embryon), impossible à trouver quantitativement et qualitativement dans le grain. Quand on regarde une poule, elle gratouille et picore à longueur de journée. Elle mange en fait 150g par jour, soit environ 8 % de son poids, presque 2 fois plus que nous. Veillez à ce qu’elles aient de l’eau propre en permanence, et fraîche en été.

Un abri où vos poulettes s’y sentent en sécurité est important pour leur bien-être.  Le lieu où elles dormiront devra impérativement être hermétique : un grillage à poule enterré – ou vous apprendrez à vos dépens que le renard creuse, et un dessus couvert, comme une volière – ou vous apprendrez à vos dépens que certains rapaces se délectent des poussins et petites poules.  Attention aussi à la largeur de la maille et des ouvertures de votre poulailler : la martre grimpe et la fouine passent dans des trous de 4-5cm d’épaisseur !

Idéalement, le poulailler devrait se composer de 2 parties, une éclairée où elles mangent leur grain et se perchent pour dormir, et l’autre dans l’obscurité où sont disposés les pondoirs, c’est-à-dire de simples caisses en bois mesurant environ 40 cm en tous sens.

Dans la basse-cour, le coq est un élément essentiel, car il sera placé tout en haut de la hiérarchie, au-dessus des jars et dindons. C’est lui le chef et le garde du corps rapproché de ses cocottes, et veillera à la bonne cohésion de groupe. Si une poule se fait attaquer par un rapace, le coq ira au-devant du danger pour défendre sa protégée, quitte à y laisser bec et plumes, l’honneur est plus important !

Dans le poulailler, il faut compter au maximum 6 poules au m², et 4 poules par pondoir. Tant que l’extérieur est suffisamment grand, il n’y aura pas de soucis.

Bon soin de vos poules et à bientôt pour un nouvel article !

Stélio pour les Humus Pays d’OC

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